As the adage goes, "when there's no swell, there's no swell"...
Laissez-moi délaisser pour un temps les bêtes de toutes espèces et autres liquides licites...
Un petit post "water dedicated" cette fois-ci.
(Et non, je vous assure que ma vie ne résume pas à des diners et des surf sessions!)
Après un WE complètement plat la semaine dernière, malgré les dizaines de miles parcourus pour chercher la vague (c'est là que j'ai découvert que l'adage "when there's no swell, there's no swell" est assez vrai), le retour du swell/houle était attendu comme le messie.
Avec le quart d'heure de retard marseillais j'en envie de dire! Et à l'echelle américaine, tout étant si disproportionné, on l'attend toujours à l'heure où j'écris ces lignes: 22h54 dimanche soir.
Samedi matin tôt donc, je partais vers le sud. Visite de tous les spots de Palos Verdes (PV), avec Bill, un 'local' qui a grandi dans le coin. Bill a eu la gentillesse de partager tous ses secrets avec moi (ahlala, "feeemmme...être une feeemmme..."), en me précisant à chaque fois les avantages et inconvénients de chacun d'entre eux : "bonne orientation nord-ouest", "là, c'est réservé aux locaux", "ici, c'est dangereux, trop de rochers", "là encore, tu n'as que des droites".
Au final, ou il y avait trop monde ou les vagues étaient "so-so".
Ici, un spot trés réputé : "The Cove". Qui fait figure de "parking lot" le WE (un peu comme la 405 freeway un vendredi à 6pm).
Nous avons finalement fini notre course à Cabrillo pour une improbable session (bonnes vagues et peu de monde dans l'eau, ce qui, un samedi matin-retour-de-swell- n'a pas de prix).
Cabrillo, c'est le haut lieu du windsurf de L.A, mais ce jour-là il était étrangement devenu l'un de meilleurs spots de surf de PV, l'espace de quelques heures.
Bref, je n'ai pas pris une vague. Pas une seule. Et ça, c'est l'essence même de la "frustration".
Bon oui j'avais un "fish", une planche large et relativement épaisse, mais trés courte - 6 pieds - (merci Mathieu) pour laquelle j'avoue ne pas avoir encore le niveau, mais même en long board, rien à faire, sauf des cycles de machine à laver. Pas besoin de vous faire un dessin.
C'était une journée sans.
Heureusement que l'heure de paddle surf effectuée en début de matinée m'avait permis de faire mon sport "samedical"...
Le lendemain on avait prévu d'y retourner avec Alexis (oui, un nouvel arrivant pour lequel je dis "two thumbs up!") qui, lui aussi était revenu bien bredouille de sa session à Manhattan Beach...
Mais le dimanche, alors que nous étions prêts à prendre notre revanche sur ce samedi minable, ce fût un grand moment de solitude devant une mer déchainée par le vent, et sans vague surfable... D'ailleurs personne n'était dans l'eau.
Une nouvelle "non-session" qui s'annonçait...
Le mythe du surf en Californie, vous voulez en parler ?
("The Cove" toujours, mais vide cette fois-ci)
Alors qu'Alexis partait noyer son chagrin en marchant dans les canyons de Topanga (toujours garder une oeil sur les vagues...), Madame l'ambassadrice, qui a plus d'une planche dans son sac (ça commence à peser d'ailleurs!), fit 'fi' des caprices de la nature...
Prévenue, qui plus est, par mes comparses véliplanchistes, que ce vent-lendemain-de-tempête, était un "joker" hors saison, je partais, munie de ma planche à voile, en direction de Malibu, à Leo Carillo et County Line plus exactement.
Mais Oh! frustration ultime, les vagues étaient là-bas bien plus fortes qu'à Palos Verdes (evidemment je n'avais pas mon surf, le desespoir se devait d'être intégral ce jour-là (tout ça va finir par l'achat d'un énorme pick up !!).
Le vent soufflait fort. Mais encore fallait-il passer la barre de vagues pour pouvoir partir au planning.
Qu'à cela ne tienne, je suis marseillaise ou bien ?
Premier essai, trop excitée, c'est qu'elle semble tout à fait surmontable cette houle vue de loin.... Je m'avance dans l'eau, ma voile est engloutie par les vagues, mes pieds glissent et s'entaillent sur les rochers pointus, je me relève. C'est à ce moment-là qu'un set vient me destabiliser, mon équipement s'échappe. Vite, je le rattrape avant que les vagues ne frappent encore. Mais elles frappent quand même, sans me laisser une minute de répit. Je suis essouflée et décide de sortir avant de perdre définitivement ma plante des pieds (c'est la pedicure qui va être agréable lundi).
Je reviens donc 'enchaussonnée'.
Nouvel essai, "je vais la passer cette barre". Une main qui tient la voile qui claque au vent, l'autre maintenant fermement la planche face au deferlement qui n'en finit plus.
Plus j'avance dans l'eau plus j'ai l'impression que les vagues grandissent et viennent se casser sur moi et mon attirail. Certainement. Je les vois s'acharner d'ailleurs. Ma tête est sous la voile. Des litres d'eau viennent l'alourdir. "Enfin je vais pas finir la tête coincée sous une voile quand même!" je me dis. Je sors la tête de l'eau, avale l'air avant que ça ne se transforme en buvage de tasse. Ce qui arrive irrémédiablement. Peut-être que je devrais laisser tomber. J'ai le souffle court. Je suis épuisée et n'ai plus aucun appui sur ce sol irrégulier et offensif.
En plus c'est la voile d'Ori à laquelle il tient comme à la prunelle de ses yeux. Il a bien vu comment j'étais "overwhelmed" et peut-être ne m'en voudra-t-il pas trop pour ces petits scratchs dûs aux rochers et à mes tentatives acharnées.. Il ne dira rien. Trop heureux de voir la "jeune génération" prendre la relève (je crois bien être la seule de moins de 45 ans à faire de la planche à L.A).
Je sors enragée. Le vent tombe. C'est terminé.
Rendez-vous au printemps prochain, à moins que par chance le vent ne souffle entre 10am et 4pm un jour où je ne travaille pas et que je sois à ce moment-là avec mon materiel, au bon endroit au bon moment.
L'enjeu était de taille vous le reconnaîtrez.
Je repars épuisée, mais sans avoir éprouvé cette sensation de plenitude propre aux sports nautiques.
La nature avait décidé de prendre l'avantage ce WE là. Vilaine!