le DINDON de la FARCE
Et cette fameuse dinde de thanksgiving! Vous l'aviez peut-être oubliée ?
Pas les américains.
Comme vous avez pu le constater si vous lisez ce blog, L.A est devenue ville-fantôme le temps d'un jeudi (et pas n'importe lequel, le 4ème du mois de Novembre, depuis 1941).
Journée classée rouge pour les départs (ce pauvre "bison futé" n'aurait pas su ce qui lui arrivait, mais au moins lui ne finira pas dans une assiette). Plus de 3 millions d'américains voyageraient ce jour là. Moi, je n'ai fait que traverser la ville d'ouest en est.
Cette dinde donc, il a fallu se la farcir, puisque telle en est la coutume ici.
Elle est très souvent l'occasion d'un regroupement familial "noel-like" (l'année dernière je m'étais retrouvée attablée avec un oncle, un petit frère et une grand-mère qui m'étaient inconnus).
La célébration a heureusement de nombreuses variantes...
Cette fois-ci, j'ai suivi Adèle dans un plan organisé par une chouette "bande-de jeunes trentenaires new-yorkais-fraîchement installés à L.A". Adèle et ses plans j'ai envie de dire. Et ses plans à Silverlake qui plus est (rappelez-vous, Silverlake c'est un peu le Montmarte de L.A).
Bref, tout ça commence à 4pm par la préparation d'une soupe de potiron qui prendra quelques heures, trois paires de bras et du cidre chaud à base d'orange, de canelle et de clous de girofle - (parce que pendant l'effort, le reconfort). Moi qui n'avait pas touché un couteau depuis presque un an, j'ai éprouvé de grandes sensations en epluchant cette citrouille...
Pas loin de là se tramaient des carottes au gingembre, un gratin de choux-fleur, une fondue de poireaux, quelques choux de bruxelles bien malheureux (car oubliés en cuisine) et bien sûr, la dinde et sa bande (farce, purée, sauce aux champignons, et cranberry sauce - sans laquelle cette pauvre viande serait bien vaine -)...
Une orgie pas seulement culinaire, mais également visuelle et intellectuelle (et ça s'arrête là, bande de cochons farcis!), avec en fond sonore, une excellente playlist concoctée par nos hôtes. Au total cinq américains et quatre françaises autour d'une tablée digne de ce nom - en terrasse s'il vous plaît (on est à L.A ou bien ?) - vue sur le soleil couchant
Une maison du début du siècle, magnifique, un peu genre bungalow. Parquet en bois foncé et patiné, lambris blancs laqués au mur. Depuis la porte d'entrée, à travers le salon, on voit la terrasse et l'incroyable vue sur Silverlake baignant dans une lumière orangée de coucher de soleil. Le ton est donné.
En dessous de la terrasse, un jardin "en étages" et dans la maison, armoires chinées dans quelques marchés aux puces, chaises Eames...Lumière tamisée, rien n'est laissé au hasard. C'est que nos hôtes, designers, ont beaucoup de goût. Et savent recevoir!
Le vin, rouge et blanc coule à flot, mais pas d'abus. Chaque minute est savourée dans la lucidité.
On avait jeuné le jour même, mais on mangera lentement, en faisant connaissance.
Ca s'excite en cuisine...Et tout le monde met la main à la pâte (ou plutôt aux quatre pattes de cette grasouillette de dinde)
Le dessert se déroulera à l'intérieur (en ayant au préalable ramené toute la déco de l'extérieur, fleurs et compagnie).
On dégustera une délicieuse mousse au chocolat, un gateau citron à base de polenta, une tarte aux pommes et une autre à la citrouille (la pupmkin pie, c'est un peu comme la dinde, un classique), en buvant une douce liqueur dont le nom m'échappe...
Pendant ce temps-là en cuisine, un petit chien figé, ne lachera pas les restes de dinde du regard.
Et l'on repartira 8 heures plus tard, un sourire béat que l'on n'aura pas pu quitter de la soirée, aux lèvres.
Ca faisait bien longtemps que je n'avais pas passé un moment aussi agréable.